LGV :vous avez dit « débat » ???

Projet de grande envergure qui méritait un débat public à l’échelon national, comme régional. Hélas il n’a pas eu lieu !
- En 2005, un débat public à froid aurait permis d’informer la population sur les différents aspects du projet (technique, financier, localisation) et d’établir une concertation où l’intérêt général et les intérêts particuliers auraient pu être séparés et analysés. A chaud, quand les citoyens se sont sentis écartés de décisions qui touchaient leur avenir, ce sont bien les intérêts individuels qui ont primé et ont été déclencheurs du mouvement. A Castelsarrasin, à la demande des habitants de Bénis réunis en comité de défense, M. le Maire a proposé une réunion publique spécifique. La salle de réunion du quartier était bondée. Présentation des éléments connus du projet qui concerne notre commune, puis interventions de quelques animateurs du mouvement, pour regretter l’absence de transparence, la mise sur pied d’actions pour faire reculer RFF et demander l’abandon du projet. M. Dagen, en qualité de maire de Castel, n’a pas informé spontanément la population concernée dès qu’il a connu les premiers éléments du dossier, a même fait adopter par son CM du 21 décembre la vente d’une maison (ancienne école de Bénis) alors qu’elle était dans le fuseau et en qualité de conseiller général, a voté avec tous ses collègues élus du CG, la participation financière du département à la réalisation du projet, soit 13 millions d’euros ou 25 selon le C. Général). Il dit être opposé aux gares d’Agen et de Montauban car elles constituent des obstacles à la très grande vitesse, mais n’est pas opposé à la LGV. Cependant, en fin de réunion, il a accepté d’être président d’honneur d’un collectif qui regrouperait tous les riverains du projet de la région ouest à partir de Castel et qui s’opposent à la réalisation du projet selon les termes de la pétition lancée. M. Dagen aura des contradictions à gérer… Le mouvement semble évoluer. Les premières manifestations de décembre et janvier dénonçaient le tracé qui impactait des territoires de vie, habitations, cultures. Actuellement c’est l’utilité de la ligne qui est mise en cause. C’est sur cet aspect que le débat aurait dû porter. 1- A-t-on besoin de transport ferroviaire rapide ? oui je pense pour remplacer ou compléter l’avion pour les vols intérieurs, et les camions pour l’acheminement des marchandises, le but étant de diminuer la pollution atmosphérique. 2- Peut-on utiliser les lignes existantes ? augmenter la vitesse des trains impose des dispositions techniques nouvelles, donc des travaux importants qui nécessiteraient la fermeture des lignes sur plusieurs années. L’économie du pays ne pourra s’en satisfaire et nous en sommes tous tributaires. 3- A qui appartiennent les voies ferrées ? à Réseau Ferré de France, société publique ; c’est donc l’ Etat qui a choisi cet investissement, qui le finance en partie mais en mettant à contribution les Régions et même les Départements et les Communes. Sur l’ensemble des voies peuvent circuler, moyennant redevance, les trains appartenant à la SNCF ou à des entreprises privées dans le cadre de la concurrence libre et non faussée voulue par le traité européen. C’est à ce point de la réflexion que l’on peut se demander si un jour la LGV ne servira pas davantage les intérêts de grands groupes économico-financiers que ceux d’un service ferroviaire public (SNCF) destiné à la population. Nous sommes dans la même situation que pour les autoroutes, il y a 30 ans. 4- Quels sont les besoins locaux ? un réseau de voies ferrées bien entretenues pour se déplacer dans la région et au-delà, des trains qui roulent dans le respect des horaires indiqués, enfin un service public doté d’un budget de fonctionnement suffisant pour répondre à la demande de tous ses usagers. Pour satisfaire aux critères écologiques le transport par train semble le mieux adapté. Donc, si nous voulons le développer, nous devrons rénover les infrastructures existantes et investir dans de nouvelles ; la LGV devra certainement en être une.  -  Françoise Tardin