Crise européenne, deuxième service (partie 2)
lundi 15 novembre 2010, par Frédéric Lordon
(Lire la première partie)Des deux volets du projet franco-allemand de révision du traité de Lisbonne, il n’y en décidément pas un pour rattraper l’autre. La version européenne du SDRM (Sovereign Debt Restructuring Mechanism) envisagé il y a quelques années par le FMI, et déjà vouée au plus désastreux des acronymes en français [1], partage avec lui la même ignorance des conditions réelles, c’est-à-dire politiques, de l’efficacité institutionnelle. Le durcissement des règles du pacte de stabilité qui se présente comme son complémentaire est de loin le pire des deux – et malheureusement celui qui a le plus de chance de voir le jour pour de bon. La crise européenne de ce printemps offrait pourtant une opportunité sans pareille d’une remise à plat. Mais comme une illustration pure et parfaite de ce que le dogmatisme se définit par l’insensibilité radicale aux infirmations du réel, fussent-elles d’une invraisemblable magnitude, le référentiel libéral européen non seulement n’a rien lâché à l’épreuve d’une crise séculaire qui en démontre la profonde aberration, mais travaille même gaillardement à s’approfondir.
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